X –Démographie-Economie-Population

 

Conférence du Jeudi 20 Décembre 2012

 

Le nucléaire face aux défis modernes

 

Par le camarade Henri Prévot(64)

Ingénieur Général du Corps des Mines

Auteur du livre : « Avec le nucléaire, un choix réfléchi et responsable »


 

            Nous commencerons par les questions de santé, car c’est la préoccupation principale de la plupart des gens au sujet du nucléaire, loin devant des questions comme la rentabilité économique ou la sécurité d’approvisionnement.

 

            Les phénomènes d’irradiation sont considérés avec une grande suspicion car leurs effets ne se voient pas directement, ils peuvent donc agir sans que l’on n’y prenne garde si l’on n’est pas prévenu. Sur ce sujet, beaucoup de gens sont d’une grande ignorance et fantasment donc aisément, or quand l’imagination se met à travailler sans référence elle a vite fait de dépasser toute mesure.

            Il est donc essentiel d’informer l’opinion sur la réalité des dangers du nucléaire, sans les exagérer ni les minimiser, et l’on peut regretter que cela n’ait pas toujours été fait correctement dans le passé. Bien des responsables n’avaient que trop tendance à dire : « Faites nous confiance, nous étudions sérieusement toutes les questions de sécurité et nous pouvons vous assurer que vous ne courrez aucun risque ». Attitude compréhensible aussi longtemps qu’il n’y a pas d’accident, mais que l’opinion supporte difficilement après Three Mile Island et ne supporte plus après Tchernobyl. Pourtant on doit à la vérité de rappeler que, depuis toujours, les personnes habitant près des centrales nucléaires ont reçu des pastilles d’iode pour se protéger en cas de gros accident avec émission de particules radioactives. Cela veut bien dire que ce risque n’a pas été caché.

 

            Les rayonnements ionisants sont classés en trois catégories : les rayons alpha, béta et gamma de nocivité très diverses. Les rayons alpha sont composés de noyaux d’hélium lancés à grande vitesse mais qu’une feuille de papier suffit à arrêter, ils ne sont guère dangereux sauf quand on ingère les matériaux ou les poussières qui les émettent.

 

            Les rayons béta sont de simples électrons rapides mais que quelques mètres d’air suffisent à arrêter. Les rayons gamma sont les plus dangereux, ce sont des rayonnements électromagnétiques de grande puissance, analogues aux rayons X. Précisons tout de même que la traversée d’un mètre d’eau divise leur puissance par mille.

 

            La radioactivité se considère de deux façons : la radioactivité émise et celle reçue ; la première se compte en becquerel : un becquerel correspond à une désintégration par seconde, ainsi la radioactivité émise par un corps humain adulte est d’environ 8000 becquerels (précisons pour les écologistes que ceci est un effet naturel qui est quasi-constant et qui existait bien avant l’ère atomique ! ). La radioactivité d’une plaque de granit d’un mètre carré et de 4 cm d’épaisseur est de 750 000 becquerels. Ces chiffres  apparemment élevés sont en fait très petits et l’on utilisait naguère pour unité un multiple du becquerel : le curie qui est la radioactivité d’un gramme de radium et qui vaut 37 milliards de becquerels – Remarquons en passant que le curie était plus rassurant pour le grand public : il n’est pas équivalent pour la psychologie du citoyen moyen de parler d’un millionième de curie ou de 37 000 becquerels…

 

            La radioactivité reçue n’a pas du tout le même effet selon qu’il s’agisse de rayons alpha, béta ou gamma et ce qui nous intéresse en l’occurrence est l’effet sur le corps humain. On a donc défini une unité appropriée : le Sievert : avoir reçu une dose d’un Sievert en moins d’une année entraîne la mort.

 

            Il nous faut quelques évaluations :

 

  1. La plaque de granit de 1m2 et de 4cm d’épaisseur dont nous avons parlé ferait subir à un homme qui resterait couché dessus une dose de 1,6 milisievert par an.
  2. Le débit radioactif des rayons cosmiques est de 0,5 milisievert par an au niveau de la mer et de 15 milisieverts par an à 8000 m d’altitude.
  3. En France la radioactivité moyenne du sol est de l’ordre de 2,4 milisieverts par an, mais elle varie beaucoup selon les régions, elle est plusieurs fois plus élevée dans les régions granitiques (Bretagne, Massif Central, Vosges, Corse).
  4. Les habitants du Kérala dans le sud de l’Inde y reçoivent 16 milisieverts par an.
  5. Le record naturel (hors des mines de métaux radioactifs) est une station balnéaire de la mer Caspienne avec 150 milisieverts par an.
  6. Une radioscanner abdominale inflige 9 milisieverts.

               

    Au-delà de 100 mSv /an, les études épidémiologiques montrent un effet qui augmente avec la dose reçue. Approximativement, un millisievert par an de plus dans un groupe de 100 000 personnes causerait 5 décès prématurés de plus dans les cinquante ans à venir.

               

    En dessous de 100 milisieverts par an on ne constate aucun effet (ce qui en toute logique ne veut pas dire qu’il n’y en a pas du tout): l’organisme a le temps de se réparer au fur et à mesure, comme il le fait pour les autres sortes d’agression.

               

    Par mesure de précaution, un consensus international suppose qu’il existe un effet quelle que soit la dose reçue et que cet effet suit une relation linéaire sans seuil (RLSS). Néanmoins on s’accorde à dire que cette règle n’a pas de fondement scientifique. Après l’accident de Fukushima, les Japonais ont fait l’hypothèse qu’il existe un seuil de non-nocivité à 20 milisieverts par an. (Voir dans les questions, après ce texte, une discussion sur la notion de seuil).

               

    Tous ces risques ainsi mesurés correspondent d’une part aux difficultés de fonctionnement des centrales nucléaires, en particulier aux possibilités d’accident, et d’autre part à la gestion des déchets.

     

                Je voudrais maintenant mettre en lumière un phénomène qui peut susciter au moins l’étonnement et peut-être l’admiration.

     

                On pourrait penser que le fonctionnement d’une centrale nucléaire est très instable puisque qu’un neutron lent frappant un noyau d’uranium produit en moyenne 2,3 neutrons qui, après avoir été ralentis en traversant un « modérateur » (de l’eau dans nos réacteurs), vont frapper d’autres noyaux fissiles : c’est la fameuse réaction en chaîne. Mais la nature a préparé divers moyens de contrôle dont certains sont mis en œuvre dans le fameux réacteur naturel de la mine d’Oklo au Gabon, réacteur qui, apparemment, a fonctionné sans instabilité pendant deux millions d’années à une époque où la teneur en de l’uranium naturel en uranium 235, fissile, était plus importante qu’aujourd’hui, à peu près égale à celle de l’uranium 235 dans l’uranium « enrichi » qui sert de combustible à nos réacteurs.

              

      La stabilité du fonctionnement dans nos réacteurs est rendue possible par plusieurs phénomènes. En voici un, qui est facile à comprendre. L’échauffement du cœur du réacteur dilate l’eau de sorte que les neutrons sont moins ralentis, ce qui les rend moins efficaces. Si l’eau se vaporise les neutrons ne sont plus ralentis deviennent inefficaces. La réaction s’arrête très vite : il ne peut pas y avoir d’explosion nucléaire dans nos réacteurs à eau. Plus de cinquante années de fonctionnement satisfaisant des centrales nucléaires françaises nous ont donné une grande expérience dans ce domaine.

              

      L’accident de Three Mile Island (28 mars 1979, Pennsylvanie) a été en grande partie maitrisé : l’enceinte de confinement a tenu bon et seul du gaz radioactif Krypton 85 s’est échappé. Cela représentait tout de même 43 000 curies, mais heureusement les désintégrations du Krypton 85 sont, pour 99,5 %, des désintégrations béta. Ce gaz a une demi-vie de 11 ans et sa concentration dans l’atmosphère décroît depuis la fin des expériences atomiques atmosphériques (il était un excellent détecteur des expériences clandestines).

               

    La prudence a imposé l’évacuation temporaire de 80 000 personnes et c’est sans doute le nombre des accidents de la route provoqués par l’affolement de certains conducteurs qui a représenté la plus grande part des dommages dus à ce dysfonctionnement d’une centrale nucléaire.

              

      La catastrophe de Tchernobyl (26 Avril 1986, Ukraine) est d’une toute autre ampleur : le réacteur a fondu. La quantité de matière radioactive déversée dans l’atmosphère représente la moitié de ce que procure une explosion thermonucléaire aérienne (mais beaucoup moins qu’une éruption volcanique moyenne). 115 000 personnes furent déplacées et 530 000 « liquidateurs » furent envoyés sur place pour maitriser la situation. La plupart n’avaient que très peu de protection, ils reçurent des doses allant de 10 à 1000 milisieverts (28 morts en quelques jours) et l’on estime que 4000 d’entre eux mourront prématurément dans les cinquante ans qui suivent la catastrophe. Si l’on calcule le nombre de décès en supposant que les plus petites doses ont un effet, on calcule que le nombre total de décès, outre les liquidateurs serait de l’ordre de 20 000 dans une population de plusieurs centaines de millions de personnes. Si l’on estime qu’il existe un seuil de nocivité de 30 mSv, hors les liquidateurs le nombre de décès serait de quelques centaines seulement. Mais les désordres, l’inquiétude, le manque de suivi social et sanitaire des populations évacuées auront causé de nombreuses victimes.

               

    Une zone de 30 km de rayon reste interdite tout autour de la centrale, mais les ukrainiens demandent déjà à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique l’autorisation d’y reprendre la production agricole.

     

    La catastrophe de Fukushima (11 mars 2011, Japon) est intermédiaire. Tout d’abord elle n’est pas due à un dysfonctionnement de la centrale nucléaire mais au fait que celle-ci n’avait pas été protégée comme il convient contre les effets d’un tsunami violent certes mais pas plus violent que d’autres qui sont intervenus dans les derniers siècles Sous réserve des enquêtes qui ne sont pas encore terminées, on peut constater que l’exploitant n’avait pas apporté à la centrale les équipements qui auraient beaucoup diminué les rejets de matière radioactive .Ensuite il faut noter que la centrale nucléaire voisine, à Fukushima Daini, a subi le même tsunami mais n’a été que peu endommagée : elle était onze ans plus jeune et était convenablement équipée.                                                                                                                

              

    Malgré la force du tsunami et l’insuffisance de dispositifs de sécurité, les conséquences sanitaires sur la population sont extrêmement limitées : si l’on suit la relation linéaire sans seuil de nocivité, quelques centaines de décès prématurés en 50 ans sur des dizaines de millions de personne ; si l’on suppose qu’il existe un seuil à 30 mSv/an, il se peut qu’il n’y ait aucun  décès – sauf peut-être des cancers de la thyroïde si des enfants ont bu du lait de vaches ayant brouté de l’herbe polluée par de l’iode radioactif sans avoir été protégés par des pastilles d’iode. Mais ce résultat qui, au plan sanitaire, est très satisfaisant, a été acquis grâce à l’éloignement de plus de 100 000 personnes ; des centaines d’hectares resteront pendant longtemps inhabitables. Il ne faut pas minimiser les dommages causés par une tel accident.

               

    On peut d’ailleurs ajouter que :

    1 ) La pénurie d’énergie due à l’arrêt de plusieurs mois de l’ensemble des centrales nucléaires japonaises ( principe de précaution ! ) a entraîné des centaines de morts de chaleur pendant l’été dernier car les climatiseurs et même les ventilateurs ne fonctionnaient pas.

    2 ) Les centrales au charbon, très polluantes, entraînent environ 100 000 morts par an, tant chez les mineurs que chez les voisins des centrales. Inutile d’ajouter qu’il ne faut pas compter sur elles pour diminuer la production de CO².

    3 ) En France et, normalement partout dans le monde, les centrales nucléaires, quel que soit leur âge disposent désormais d’évents filtrants pour le cas où il deviendrait absolument nécessaire de relâcher la pression interne. Ces évents récupèrent la quasi-totalité des matériaux volatils les plus dangereux : le césium 137 (demi-vie de trente ans) et l’iode 131 (demi-vie de quelques semaines). Ce dernier, qui se répand aisément sur l’herbe mangée par les vaches, obligeait à conserver des stocks de pastilles d’iode non-radioactif afin de les distribuer à la population locale au cas où… L’iode non-radioactif se fixe en effet sur la glande thyroïde, ce qui empêche l’iode radioactif d’en faire autant.

     

    Abordons maintenant la question des déchets.

    Il faut tout d’abord noter que tous ces matériaux radioactifs que nous utilisons ne tombent pas du ciel, ils sont dispersés dans la croûte terrestre, souvent bien près de la surface. Peut-on dire que l’on diminue le risque en les enfouissant très profondément dans des conditions sécurisées ? Je ne le dirais pas car un déchets concentré est plus toxique que la même quantité très diluée. Par contre, il est certain qu’un déchet toxique n’est dangereux que s’il est dispersé. Les déchets à vie longue et à moyenne ou grande activité sont parfaitement confinés car, dans un site argileux comme celui de Bure, même après que leur emballage sera détruit, dans quelques centaines de milliers d’années, ils resteront liés à l’argile par des relations physico chimiques encore plus durables que leur radioactivité..

    Il faut aussi noter les progrès du retraitement et ceux de l’utilisation des matériaux : ainsi pour la même production de kWh, la masse des déchets est aujourd’hui sept fois plus faible qu’il y a vingt ans…

                Bien entendu la durée de vie des matériaux considérés est un paramètre essentiel. Les déchets de courte vie – moins de cinquante ans – ne posent pas trop de problèmes, mais pour ceux de longue vie la loi impose la réversibilité de l’enfouissement. Ceci peut d’ailleurs être un avantage dans certains cas : quand le déchet peut être à nouveau utilisé comme combustible. C’est ainsi qu’aujourd’hui un tiers de l’énergie sortant des centrales françaises est fournie par du plutonium récupéré et ancien « déchet » de l’uranium.

                Le projet d’enfouissement actuel est prévu dans la commune de Bure (département de la Meuse), dans un petit bassin fermé enclavé entre les bassins de la Seine et de la Meuse. Pour la production française, le volume des déchets annuels, conditionnement compris, tient dans un cube de 25m de côté. On est bien loin des dizaines de millions de tonnes de charbon et de leur pourcentage important de déchets, et les progrès du retraitement permettront sans doute de diminuer encore beaucoup les volumes nécessaires.

                Je souligne que ces conditions, sévères mais non exagérées, ont été imposées par un comité d’éthique indépendant des acteurs du nucléaire.

                Il nous faut aussi examiner les questions économiques.

                Actuellement le coût du Mégawattheure nucléaire (y compris la construction des centrales, leur démantèlement et l’enfouissement des déchets) dépend assez fortement du taux d’intérêt retenu. Le coût de production des réacteurs aujourd’hui en fonctionnement est compris entre 40 et 50 €/MWh pour une production en continu. Le coût de production d’un EPR de série sera probablement de 60 ou 70 euros si le financement coûte 8% par an en monnaie consttante, mais de 40 à 50 euros seulement pour un taux de 4%. C’est largement en dessous des évaluations concernant les énergies dites renouvelables : 180 euros par MWh pour le photovoltaïque, 200 pour l’éolien marin et au moins 80 pour l’éolien ordinaire quand il fonctionne dans les meilleures conditions. A ces coûts admis il faut d’ailleurs ajouter le coût du transport et les coûts cachés propres aux énergies intermittentes (construction et fonctionnement de centrales supplémentaires, souvent au charbon, pour pallier les périodes sans production convenable, … c'est-à-dire plus des deux tiers du temps). En ce qui concerne la biomasse, il semble impossible de descendre en dessous de 100 euros par MWh.

                Bien entendu les partisans des énergies renouvelables espèrent que les progrès futurs permettront d’abaisser les coûts, mais on peut en dire autant de l’énergie nucléaire, en particulier pour le retraitement et la gestion des déchets ainsi que pour leur récupération comme nouveau combustible.

                En conclusion, on peut affirmer que, d’un point de vue rationnel, l’énergie nucléaire sort victorieusement de la plupart des défis qui lui ont été opposés. Reste à vaincre la crainte qu’elle inspire. Il faut montrer la réalité du risque, sans le minimiser et sans l’amplifier ; il faut aussi montrer les dommages que le nucléaire permet d’éviter. On peut, de plus, parler des coûts.

                Personne ne conteste que le nucléaire soit le moyen le moins coûteux de lutter contre la production de CO2. Pour un même effet (une division par trois de la production française de CO2) on dépensera beaucoup moins si la capacité nucléaire augmente que si elle diminue. Si elle diminue, il faudra en effet pousser beaucoup plus loin les travaux d’économie d’énergie dans les bâtiments et produire une électricité éolienne ou solaire qui coûte cher. Pour la France, diminuer la capacité nucléaire obligerait à dépenser des dizaines de milliards d’euros par an de plus que si cette capacité augmentait.

                Il reste un défi majeur, celui des écologistes les plus radicaux qui contestent notre civilisation « consumériste » et parlent du pillage de la Terre. Ils donnent l’impression de vouloir nous priver d’une énergie relativement bon marché pour nous obliger à être sobres. Ces procédés qui prétendent rendre obligatoire ce que les dirigeants considèrent comme un comportement vertueux rappellent de bien mauvais souvenirs… 

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    Questions

     

                Quelles différence cela fait-il de définir un seuil de non-nocivité ou au contraire d’utiliser ce que l’on appelle « une relation linéaire sans seuil » ?

                Dans le second cas cela simplifie beaucoup le calcul des effets sanitaires supposés de telle ou telle petite dose d’irradiation : cela entraîne tel nombre de « morts prématurés » dans les cinquante ans à venir. Mais c’est très injuste : pourquoi donc utilise-t-on un seuil de 20 ou 30 milisieverts par an pour la radioactivité naturelle, laquelle est limitée le plus souvent au tiers ou au dixième de ce seuil et n’en utilise-t-on pas pour des doses dix fois plus petites de radioactivité artificielle ?

                Si l’on était conséquent avec cette notion de relation linéaire sans seuil, on devrait inviter tous les bretons, corses et auvergnats à venir habiter en région parisienne où la radioactivité naturelle est trois à cinq fois plus faible…

                Ajoutons que l’effet des faibles doses dépend beaucoup des habitudes de vie. Ainsi le gaz radon qui se dégage des sites granitiques n’a pratiquement pas d’effet sur les non-fumeurs, mais augmente notablement les risques de cancer des fumeurs.

     

                Vous n’avez pas parlé des réserves et de la sécurité des approvisionnements. Qu’en pensez –vous ?

    Certes notre approvisionnement actuel provient surtout de Niger et nous nous inquiétons de la situation critique du Mali voisin, mais il y a d’autres sources d’approvisionnement qui sont stables : l’Australie, le Canada. Notez que constituer cinq années de réserve de la consommation d’uranium est cent fois plus facile que constituer trois mois de réserves de la consommation de pétrole… A terme, les surgénérateurs pourront utiliser tout l’uranium naturel et même l’uranium appauvri que détient la France en abondance : notre autonomie énergétique sera assurée pour des siècles.

     

                Combien y a-t-il de réacteurs à Flamanville ?

                Il y en a deux en fonctionnement et un troisième en construction.

     

                Y a-t-il vraiment beaucoup de fraudes avec les énergies renouvelables ?

                Les tentations sont grandes. Le prix de reprise de l’électricité éolienne est calculé de façon à ce que la rentabilité soit de 8 %. Comme l’emprunt coûte beaucoup moins cher, cela donne aux capitaux investis une très forte rentabilité. On a vu des personnes habiles s’enrichir sans bourse délier en obtenant des autorisations d’implanter des éoliennes, autorisations qu’elles ont revendues à des entreprises qui installent les éoliennes.

    La France n’a nul besoin d’éoliennes. Elles produisent une électricité qui coûte cher et, de plus, elles obligeront à augmenter les émissions de CO2. En effet, il faut pouvoir remplacer les éoliennes lorsque le veut fléchit ; si la capacité éolienne dépasse 10 ou 15 GW, les barrages de lac ne suffiront pas ; il faudra des centrales au gaz ou au charbon qui émettront du CO2.

    On a vu des fraudes sur les panneaux photovoltaïques. Ainsi, en Espagne , on a constaté des rendements tout à fait remarquables, voire impossibles : il est si facile de revendre comme photovoltaïque de l’électricité empruntée au réseau général !

                Pour terminer précisons que les éoliennes produisent beaucoup de nuisances, ont une durée de vie assez faible (de l’ordre de 15 ans) et sont de plus en plus mal acceptées par les populations locales, il y a même des écologistes qui les refusent car elles tuent des oiseaux ! Plus sérieusement, elles coûtent cher, elles augmentent les émissions de CO2 et, de plus, elles abîment terriblement le paysage.           _________

      

    Sur les unités utilisées en radioactivité.

    Nous avons vu successivement le becquerel (Bq), le curie (Ci) et le sievert (Sv). On utilise aussi (de plus en plus rarement) le rem, le rad et le gray.

                Le rem vaut un centième de sievert.

                Le rad vaut un centième de gray.

                Le gray (Gy) est la dose absorbée par un kilogramme de matière auquel les rayonnements ionisants apportent uniformément une énergie de un joule.

                Le gray est bien sûr apparenté au sievert, ce dernier est la dose qui provoque dans le corps humain les mêmes dégâts qu’un gray de rayons X de 250 keV.

     

    Livres de Henri Prévot :

    « Trop de pétrole ! » Edition du Seuil , 2006

    « Avec le nucléaire, un choix réfléchi et responsable » Edition du Seuil,  2012

                « Moins de CO² , pour pas trop cher » L’Harmattan éditeur, à paraître

     

    La production française d’électricité (chiffres EDF de 2011)

                Nucléaire : 84,7% ; Hydroélectrique (dont marémotrice) : 4,6% ; Photovoltaïque et éolien : 3,7% ; Charbon : 2,7% ; Gaz : 2,7% ; Fioul : 1,2% ; Autre 0,4%. 

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