Par Alain Loubeyre, ingénieur des Ponts et Chaussées et ancien trésorier de notre groupe.

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Que faire?, c’est un titre qui pourrait faire craindre le pire, depuis des plans sur la comète jusqu’à un catalogue sans fin de ‘’il n’y a qu’à’’.

Rassurez-vous ! je vais rester pragmatique, en m’arrêtant à une logique plus qu’à des objectifs et en m’appuyant sur des études de cas concrets, comme dans toute bonne école de gestion. Nous allons nous limiter à 4 études de cas.

Que faire? C’est être tenace.

Que faire? C’est être pédagogue.

Que faire? C’est être objectif et donc crédible.

Que faire? C’est être comptable.

Nous verrons en conclusion que ce catalogue volontaire est de la tactique politique appliquée.

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1- Que faire ? C’est être tenace.

Exemple : Cas d’une étude faite pour le groupe ‘’X-Europe’’ sur " L’avenir de la protection sociale en Europe ".

Cette étude, parue dans le N° 530 de ‘La Jaune et la Rouge’(Décembre 1997), reprenait des rapports intérimaires remis à X-Europe le 27 Avril 1997 par Brulé, Gouix et moi-même (tous X 50).

Au départ une enquête d’X-Europe en 1993 sur les camarades intéressés par une telle réflexion sociale. J’avais à l’époque dit être intéressé par le logement social. Comme au bout de trois ans rien ne s’était passé on m’a demandé, en Avril 1996, de prendre l’affaire en main.

Première réunion le 27 Juin 1996 ; cinquième et dernière le 29 Avril 1997, avec remise de nos contributions respectives.

Vaste sujet, mais question piège car je me suis rendu compte au cours de nos travaux que de nombreuses études étaient en cours au sein de la Sécurité Sociale sur ce thème, que cette administration était très performante, que la littérature universitaire était par contre très théorique et en retard de dix ans et enfin que je n’étais pas spécialement adapté à ce sujet mis à part le logement et certaines idées générales sorties tout droit de synthèses universitaires.

Pour répondre néanmoins à la question posée, j’ai choisi de faire un chapeau de présentation et j’ai demandé à chaque participant de s’exprimer en toute liberté sur ce qu’il connaissait bien ou avait à coeur, conditions nécessaires, mais non suffisantes, pour avoir des propositions originales.

Première réunion en Juin 1996, une dizaine de participants, une quinzaine de sujets choisis, tous originaux ; quelques exemples :

niveau optimum de protection sociale

variable de commande des régimes de retraites par répartition

politique familiale et fécondité, etc.

Délai prévu : Avril 1997.

Pour en finir avec ce groupe de travail, cinq réunions au total, la dernière le 29 Avril 1997 avec seulement cinq contributions remises et trois rescapés du groupe d’origine, dont votre serviteur. Tous les autres partis au fil du temps ou non venus, avec pour couronner le tout une démission collective partielle en Janvier 1997.

Revenons à ma démarche personnelle en Juin 1996. Par quel bout prendre le sujet? Une jeune étudiante stagiaire de nos services qui me voyait embarrassé me donna la solution : Europe et sécurité sociale, d’où lien entre économie, politique et social. J’avais ainsi le projet de chapeau et le plan, soit :

interaction du politique et du social

interaction de l’économique et du social

études personnelles par chaque participant sur des sujets ciblés

Interaction du politique et du social : personne pour le faire et comment assumer? Un libraire ami me dit " j’ai ce qu’il vous faut ; ce sont des invendus à passer au pilon , je vous les cède pour 3000 francs ". On survolera tout à l’heure ces documents.

Interaction de l’économique et du social. J’avais contacté deux camarades du CGPC, économistes distingués, mais impossible de les décider malgré leur accord de départ. Je l’ai fait moi-même, travail très original sans me vanter.

Ma contribution d’origine ‘’Le logement : 50 ans de contrastes pour quelle stratégie?, contribution hors de l’ordinaire qui doit beaucoup à la collaboration désintéressée du personnel du ministère de l’Equipement.

Début Mai 1997 j’ai eu de gros problème de vue. J’efface les documents de mon ordinateur en me disant qu’ils vont tomber aux oubliettes. Mais relancé par X-Europe, de fil en aiguille la Jaune et la Rouge les reprend et les publie en Décembre 1997, sauf celui sur l’interaction du politique et du social. Je profite de cette occasion pour remercier Cabaret d’avoir tenu ses promesses d’origine sur la publication de ces contributions.

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2- Que faire? C’est être pédagogue.

C’est à dire ‘’vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage’’. Nous en avons un exemple avec Bourcier de Carbon et X-DEP sur les liens entre revenu relatif et fécondité.

Je vous ai signalé que le papier sur l’interaction du politique et du social n’a pas paru dans la Jaune et la Rouge et je me garderai bien de vous le distribuer puisqu’il n’a pas été jugé publiable (vraisemblablement trop critique sur le rôle de la commission de Bruxelles).

Ainsi que je vous l’ai signalé, les arguments en sont tirés d’une brochure (l’art de la politique ou la logique du pouvoir) et la lecture de cette brochure sera à mon avis un palliatif suffisant pour deviner les grandes lignes de cet article impublié.

Cette brochure orange a été écrite par un binôme, qui avait écrit précédemment une brochure jaune sur " les idées politiques à l’aune du citoyen ". Cette dernière brochure laisse à désirer quoique contenant des pages intéressantes sur l’affaire Dreyfus. Je cède ces deux brochures comme mon libraire pour 50 francs les deux.

Vous allez comprendre l’intérêt de cette cession. L’ouvrage orange sur l’art de la politique est intéressant par sa présentation d’idées, certes vieilles comme le monde, mais bien synthétisées. Pas question dans ce court exposé de détailler cet opuscule ; signalons simplement une séparation très nette entre tactique et stratégie politiques, la confirmation d’une tendance actuelle de responsabilisation des hommes politiques, une réhabilitation de Machiavel qui a en général mauvaise presse, ... , mais aussi des insuffisances sous l’angle de l’anthropologie politique, du temps, de l’homme,...

Ce n’est pas mon but de vous détailler cet opuscule. Que faire? C’est aussi être pédagogue, avons-nous dit. Faut-il donc actualiser cet opuscule? C’est la question que je me permet de vous poser, en sollicitant vos remarques, suggestions, etc; d’où l’intérêt d’en disposer, car il me semblerait dommageable de ne pas prolonger cette réflexion dans le cadre de notre démarche pragmatique.

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3 - Que faire? C’est aussi être objectif et donc crédible.

Prenons par exemple la démarche du groupe X-DEP. En Juin dernier les membres du bureau s’interrogeaient sur l’impact réel de nos réunions mensuelles et sur la crédibilité du groupe. J’ai pris sa défense en soulignant que le président remplissait parfaitement son rôle, ne ménageait pas sa peine pour diffuser textes, convocations, résumés de conférences,..., tout en étant parfaitement neutre. Importance à la fois de la neutralité et en même temps de laisser les gens s’exprimer sous leur propre responsabilité.

Crédibilité ! Voyez la liste des textes et conférences pour les années 1997-98. C’est impressionnant par la qualité des intervenants, la variété et l’intérêt des sujets traités (cf. annexe). On ne peut que souhaiter de nombreux autres débats et chocs d’idées au groupe X-DEP et à son président.

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4 - Que faire? C’est aussi être comptable.

Rien n’est gratuit et tout se paie et se vend... à condition d’être comptabilisé ! ce qui assure la transition vers nos dernière réflexions pour ce soir ; soit en ce qui nous concerne, nous membres de X-DEP, la reconnaissance de nos obligations envers le monde extérieur et en premier lieu le respect de la vérité.

Nos obligations ! Oh elles ne peuvent être que morales, mais elles existent et j’en voudrais pour preuve une séance récente d’une association soeur ‘’l’Alliance Nationale-Population et Avenir’’. On y a vu l’an dernier le président, conseiller maître à la cour des comptes et le trésorier décider unilatéralement la dissolution de cette association plus que centenaire ! (et la mettre dans une situation financière très difficile).

Les membres se sont alors rebiffés et l’association est repartie. Mais comptabilité oblige ! Quelle suite compte donner la cour des comptes à ce coup sournois de la part d’un de ses membres éminents?

De même, je vous ai cité le cas de l’étude que nous avons menée sur l’amélioration de la protection sociale en Europe et des refus de collaboration ou des torpillages que nous avons eu à déplorer. Ce n’est pas pour m’apitoyer sur nos difficultés, me contentant de poser le problème pour des réactions et sanctions éventuelles.

Je regrette un tel sabotage systématique et que des contributions prévues au départ n’aient pu être produites. Toutes n’auraient sûrement pas apporté des pistes de réflexions originales, mais on ne peut que regretter que les participants, volontaires à l’origine, aient été empêchés de s’exprimer. Pourquoi?

Enfin, en ce qui concerne l’extérieur, on assiste à des prises de position intempestives de gens censés défendre la démographie de par leurs fonctions et qui n’ont de cesse de répandre sciemment des idées fausses, en s’abritant derrière leur casquette d’experts, de professeurs, etc. avec malheureusement en bonne position des X. Tout cela mérite une responsabilisation !

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En conclusion, je vous avais indiqué en préambule que je me limiterai à de la tactique politique appliquée. C’était un choix délibéré.

Si vous voulez par contre avoir un mélange de tactiques politiques pure et appliquée, de présentation, etc. reportez-vous à l’article sur le logement de ‘’La Jaune et la Rouge’’ de Décembre 1997 ! Par contre en ce qui concerne la stratégie, cet article fait sciemment l’impasse sur ce problème hautement délicat.

Merci donc au président de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer sur un sujet susceptible de multiples développements ! Merci pour votre attention, merci par avance pour vos remarques sur une éventuelle actualisation de la brochure orange !

Un dernier mot en ce qui concerne le titre de cette causerie. Ce n’est pas présomption de ma part d’avoir repris le titre d’un ouvrage célèbre de Lénine, mais c’était un titre qui me semblait convenir le mieux. En conclusion de son ouvrage de près de 300 pages, Lénine disait : ‘’Nous pensons à la question : que faire? donner une brève réponse : ‘’Clore la troisième période’’.

La montagne avait-elle accouchée d’une souris? Non, car dans les 300 pages précédentes Lénine avait justifié ce que ténacité, pédagogie, crédibilité, compatibilité signifiaient, ce qui n’était que de la tactique politique appliquée.

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| Brochure orange : " L’art de la politique ou la logique du pouvoir’’

| Brochure jaune : " Les idées politiques à l’aune du citoyen’’

A demander à Alain Loubeyre, 12 rue Hoche 92700 Colombes (tel. 01 47 81 87 48), contre un chèque de 50 Francs.

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La discussion a porté sur " Que faire, effectivement? ". On peut retenir les possibilités suivantes :

A) Porter personnellement à la connaissance des journaux et des journalistes, en particulier les journaux locaux très sensibles à ce genre d’initiatives, les différents exposés que nous avons eu l’occasion d’écouter ou de lire. (C’est ainsi que le numéro de Mars 1999 d’  " Alternatives Economiques " a publié un article critique, mais plein d’informations importantes et ignorées du public, sur l’étude " Le coup de frein démographique mondial et l’effondrement de l’Europe ").

B) Traduire ces articles en anglais, en particulier celui de Madame Sullerot et celui de Philippe Bourcier de Carbon. Je fais appel à ceux qui seraient qualifiés pour ce travail et surtout à ceux dont le conjoint ou un proche serait anglophone.

C) Je prépare actuellement un livre dont le titre sera soit : " La démocratie déséquilibrée " (pour qualifier la situation actuelle) soit : " La démocratie complète " (pour qualifier le but recherché).

Pour bien comprendre le pour et le contre de ce livre je vous engage à lire ci-joint tout d’abord la lettre de notre camarade Michel Gouix puis ma réponse.

La discussion sur ce sujet a été longue, une majorité semble se dessiner en faveur de la proposition de Jules Leveugle : En règle générale les enfants mineurs doivent être politiquement représentés dans les élections par leur mère.

D) Bien entendu en plus de la continuation de nos activités actuelles et des trois conférences futures déjà prévues, je ne demande qu’à accueillir vos idées et vos initiatives.

C. Marchal